Alors qu’il était une mesure phare du gouvernement pour 2024, le leasing social a déjà pris fin. Le dispositif permettant aux foyers les plus modestes et aux gros rouleurs de disposer d’un véhicule électrique pour 100 € par mois a rapidement été victime de son succès. Faisons le point sur le leasing social, les causes de sa fin prématurée, et son éventuel retour dans l’avenir. 

C’était quoi le leasing social déjà ?

Lancé au 1er janvier 2024, le leasing social était un dispositif permettant d’accéder à la location d’une voiture électrique. La grande innovation était de rendre cela possible pour seulement 100 euros par mois, et sans apport initial. À noter que ce montant ne tenait pas compte des différentes options et de l’assurance, et qu’il dépendait grandement du modèle de véhicule électrique choisi. 

Le leasing social était donc une aide à la location d’une voiture électrique, pour une durée minimale de 3 ans, renouvelable une seule fois, et avec ou sans option d’achat.

Qui pouvait bénéficier de ce leasing électrique ?

Ce dispositif de location avec option d’achat ne concernait pas tous les foyers, ni tous les véhicules électriques. En effet, l’aide était attribuée sous plusieurs conditions :

  • Être domicilié en France ;
  • Utiliser le véhicule pour effectuer des trajets dans le cadre d’une activité professionnelle ;
  • Avoir un revenu fiscal de référence par part de 15 400 euros maximum par an ;
  • Résider à plus de 15 km de son lieu de travail, ou effectuer au moins 8 000 km par an dans le cadre professionnel ;
  • Louer le véhicule pour au moins 3 ans.

Le dispositif était donc destiné aux Français modestes, et plus particulièrement aux « gros rouleurs » qui utilisent leur voiture pour leurs trajets domicile/travail.

La promesse des 100 euros par mois. Oui, mais pas pour tout le monde !

Sur le papier, la promesse d’accéder à des véhicules électriques pour seulement 100 euros par mois, avec ou sans option d’achat, était réellement une bonne affaire. Dans les faits, cela n’était pas si simple, ni si avantageux. 

En effet, le montant indiqué ne tenait pas compte des dépenses annexes liées à l’utilisation d’un véhicule à moteur électrique. Pourtant, le contrat de leasing ne comprenait pas l’assurance automobile (10 à 15 % plus chère qu’une assurance classique), ni même les frais d’usage, comme les recharges de la batterie. Enfin, les 100 € annoncés ne concernaient que quelques modèles éligibles, les autres étant beaucoup plus chers.

Prenons l’exemple de la location d’une Renault Twingo électrique, un véhicule d’entrée de gamme inscrit sur la liste des modèles éligibles. Le leasing électrique affichait un prix à 40 € par mois. Mais si on y ajoutait l’assurance, le montant doublait automatiquement, voire plus selon le profil du conducteur. 

Et cela concerne les véhicules les moins coûteux. Si vous souhaitiez rouler avec une voiture plus luxueuse, comme la Renault Mégane Etech, le dispositif de leasing montait alors à 258 euros / mois (hors assurance et recharge).

Autant dire que les Français éligibles au dispositif ne s’attendaient pas à autant de dépenses, et cette location de voiture ne s’avérait finalement pas si avantageuse que cela.

Le leasing social victime de son succès

Malgré les promesses un peu trompeuses sur le coût d’un leasing électrique, le dispositif a rencontré un vif succès. Et ce n’est pas peu dire. À l’ouverture du dispositif, le gouvernement avait prévu de réaliser 25 000 commandes en 2024, et le double en 2025.

En réalité, ce sont plus de 90 000 demandes de leasing qui ont été enregistrées sur la plateforme en seulement un mois. Parmi elles, 50 000 ont été validées, ce qui représente déjà plus du double des objectifs initiaux. On pourrait se féliciter d’un tel succès, mais dans les faits, cela engendre un surcoût qui n’avait pas été prévu. En effet, pour permettre de proposer ces offres à prix cassés, l’État prenait en charge 13 000 € par véhicule. En doublant les commandes de voitures, l’investissement initial de 300 millions d’euros est largement dépassé, et faute de moyens, le dispositif a dû prendre fin.

Mais ce n’est pas le seul problème qui a mis un terme au leasing électrique. En effet, les fournisseurs de véhicules électriques ont, eux aussi, eu du mal à tenir leurs engagements. Il faut dire que seuls les véhicules fabriqués en France ou en Europe étaient éligibles au programme. Les constructeurs français et européens ont donc été incapables de répondre à une telle demande en si peu de temps.

Est-ce que le leasing social reviendra prochainement ?

Pour l’instant, le gouvernement ne se prononce pas sur le devenir du programme de leasing social. Toujours est-il que l’édition 2024 est bel et bien close. Une reprise est toutefois envisagée pour 2025, sans pouvoir l’affirmer assurément.

Victime de son succès, le leasing social a subi un arrêt brutal après seulement un mois. En attendant son potentiel retour, il est toujours possible de profiter d’aides pour acheter un véhicule électrique, comme le bonus écologique, ou encore la prime à la conversion. Du côté des installations de bornes de recharge, Zephyre vous rappelle aussi l’existence du programme Advenir ou encore du crédit d’impôt.