Selon une étude menée par BloombergNEF (BNEF), les véhicules électriques pourraient coûter moins chers à la construction que les véhicules thermiques, et ce, dès 2027. Ainsi, les véhicules électriques pourraient représenter la totalité des ventes de véhicules neufs en Union Européenne, d’ici 2035, mais seulement si des mesures renforcées concernant les normes d’émissions de CO2 voient le jour. Explications.

 

Les enjeux de Transport et Environnement

La fédération européenne pour le transport et l’environnement, Transport et Environnement (T&E), a demandé à l’Union Européenne d’avoir pour objectif de ne plus vendre de voitures neuves ayant des émissions de CO2 d’ici 2035. Elle souhaite la démocratisation des véhicules électriques en Europe.

Sur le continent européen, les voitures sont responsables de 12% des émissions de gaz à effet de serre ; avec un passage au 100% électrique, il serait possible d’atteindre un niveau zéro émission, d’ici le milieu du siècle.

 

Un prix moins élevé pour les véhicules électriques ?

En suivant les projections de BNEF, les véhicules berlines du segment C (Peugeot 308, Renault Megane, Toyota Corolla…) et du segment D, les berlines familiales ainsi que les SUV électriques deviendront peu coûteux à la construction ; produire une voiture à moteur électrique coûtera effectivement moins cher que de produire un véhicule à moteur essence dès 2026. Les voitures du segment B seront aussi concernées d’ici 2027.

Cette baisse du prix de vente des véhicules neufs s’explique par la baisse du prix des batteries électriques et par l’augmentation des chaînes de production de véhicules électriques. Selon le rapport de BNEF, le prix des batteries lithium devrait en effet baisser de 58% d’ici à 2030.

 

Cependant, BNEF annonce qu’il faut mettre en place la production de véhicules électriques le plus rapidement possible pour que les coûts diminuent et attirer les clients pour qu’ils adoptent cette idée du 100% électrique dans leur quotidien. Le renforcement des normes d’émissions de CO2 pourrait garantir ces avantages : à savoir que ces normes sont déjà imposées aux constructeurs automobiles depuis le début des années 2020.

 

Véhicules électriques : les objectifs de la Fédération Européenne T&E et de BNEF

La directrice de la Fédération européenne du transport et de l’environnement, Diane Strauss, a annoncé que d’ici six ans, une voiture électrique sera moins onéreuse qu’une voiture thermique, aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels.

C’est un atout pour le climat et pour la lutte contre le réchauffement climatique étant donné qu’une voiture écologique émet 4 fois moins de CO2 qu’une voiture à essence. Elle rajoute que les constructeurs automobiles doivent aussi prendre leur responsabilité en s’engageant dans cette transition écologique en respectant les normes de CO2 et en les renforçant.

Diane Strauss s’exprime également sur le prix de vente et annonce que le marché automobile tend à un arrêt de la vente des voitures thermiques en 2040, et ce, de façon naturelle. En effet, pour remplir les objectifs environnementaux et mieux prendre en compte les enjeux climatiques, il faudrait que la dernière voiture diesel ou voiture essence soit vendue en 2035 maximum. Elle ajoute, qu’en France, si le soutien est suffisant, cette date peut être maintenue grâce au maintien du bonus-malus écologique et de l’augmentation grandissante des bornes de recharge.

 

La fédération estime également que les dirigeants européens doivent être encore plus exigeants envers leurs constructeurs d’utilitaires. Ils doivent aussi fixer des objectifs attractifs en termes d’émissions de CO2 ainsi qu’un quota de ventes de véhicules électriques ayant pour objectif d’augmenter les investissements et le choix de modèles de voitures propres.

 

Du côté de BNEF, on estime que les véhicules électriques utilitaires seront moins onéreux que les véhicules utilitaires roulant au diesel, dès 2025. De nos jours, les utilitaires représentent 20% des émissions de CO2 sur l’ensemble du transport routier français. La France détient d’ailleurs la plus grande flotte de véhicules utilitaires en Europe alors que les utilitaires électriques ne représentent que 2% des ventes. On peut expliquer ce phénomène en raison de normes d’émissions européennes trop peu contraignantes, qui n’intéressent pas suffisamment les constructeurs à investir dans ce domaine.

 

Investir dans l’électrique et renforcer les normes d’émissions

Si l’investissement est conséquent, les véhicules électriques à batterie lithium-ion, -voitures et utilitaires-, pourraient alors atteindre 100% des ventes de voitures en 2035. Il faudrait également que les normes soient renforcées et que les politiques stimulent ce marché écologique avec un déploiement conséquent de points de recharge pour batterie électrique. Si les gouvernements n’interviennent pas dans ces mesures, la vente des voitures à batterie électrique représentera seulement 85% sur le marché des voitures tandis que la vente des nouvelles voitures électriques utilitaires représentera 83% en Union Européenne, toujours d’ici 2035. En suivant cette perspective, l’Europe n’atteindra certainement pas son objectif de décarbonisation en 2050.

 

Le 14 juillet 2021, la Commission européenne a donné une date de fin de ventes des véhicules neufs à essence et diesel : 2035. L’objectif reste d’atteindre la neutralité carbone en 2050 sur l’ensemble du continent européen. D’ici 2050, elle estime que les émissions de gaz à effet de serre relatives aux transports devraient réduire de 90%. Toutes les voitures neuves immatriculées dès 2035 seront alors des voitures zéro émission : seulement l’achat d’un véhicule électrique sera autorisé.

 

Le réel engagement de l’Union Européenne, le renforcement des normes d’émissions de CO2, l’implication des gouvernements doivent jouer dans la balance environnementale et inciter les consommateurs à passer au 100% électrique en choisissant un véhicule électrique plus respectueux de l’environnement.